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Réponse de P.-J. Proudhon à K. Marx (Lyon, 17 mai 1846)
Lyon, 17 mai 1846
Mon cher monsieur Marx,
Je consens volontiers à devenir l’un des aboutissants de votre correspondance, dont le but et l’organisation me semblent devoir être utiles. Je ne vous promets pas, pourtant, de vous écrire ni beaucoup, ni souvent : mes occupations de toute nature, jointes à ma paresse naturelle, ne me permettent pas ces efforts épistolaires. Je prendrai aussi la liberté de faire quelques réserves, qui me sont suggérées par divers passages de votre lettre.
D’abord, quoique mes idées en fait d’organisation et de réalisation soient en ce moment tout à fait arrêtées, au moins pour ce qui regarde les principes, je crois qu’il est de mon devoir, qu’il est du devoir de tout socialiste, de conserver pour quelque temps encore la forme critique ou dubitative ; en un mot, je fais profession avec le public, d’un anti-dogmatismeéconomique presque absolu.
Cherchons ensemble, si vous voulez, les lois de la société, le mode dont ces lois se réalisent, le progrès suivant lequel nous parvenons à les découvrir : mais, pour Dieu ! après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons point à notre tour à endoctriner le peuple ; ne tombons pas dans la contradiction de votre compatriote Martin Luther qui, après avoir renversé la théologie catholique, se mit aussitôt à grands renforts d’excommunications et d’anathèmes, à fonder une théologie protestante. Depuis trois siècles, l’Allemagne n’est occupée que de détruire le replâtrage de M. Luther : ne taillons pas au genre humain une nouvelle besogne par de nouveaux gâchis. J’applaudis de tout mon cœur à votre pensée de produire un jour toutes les opinions ; faisons-nous une bonne et loyale polémique ; donnons au monde l’exemple d’une tolérance savante et prévoyante, mais parce que nous sommes à la tête du mouvement, ne nous faisons pas les chefs d’une nouvelle intolérance, ne nous posons pas en apôtres d’une nouvelle religion, cette religion fût-elle la religion de la logique, la religion de la raison. Accueillons, encourageons toutes les protestations, flétrissons toutes les exclusions, tous les mysticismes ; ne regardons jamais une question comme épuisée ; et quand nous aurons usé jusqu’à notre dernier argument, recommençons, s’il faut, avec l’éloquence et l’ironie. À cette condition, j’entrerai avec plaisir dans votre association, sinon, non !
J’ai aussi à vous faire quelques observation sur ce mot de votre lettre : au moment de l’action. Peut-être conservez-vous encore l’opinion qu’aucune réforme n’est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu’on appelait jadis une révolution, et qui n’est tout bonnement qu’une secousse. Cette opinion, que je conçois, que j’excuse, que je discuterais volontiers, l’ayant moi-même longtemps partagée, je vous avoue que mes dernières études m’en ont fait complètement revenir. Je crois que nous n’avons plus besoin de cela pour réussir ; et qu’en conséquence, nous ne devons point poser l’action révolutionnaire comme moyen de réforme sociale, parce que ce prétendu moyen serait tout simplement un appel à la force, à l’arbitraire, bref, une contradiction. Je me pose ainsi le problème : faire rentrer dans la société, par une combinaison économique, les richesses qui sont sorties de la société par une autre combinaison économique. En d’autres termes, tourner en Économie politique la théorie de la Propriété contre la Propriété, de manière à engendrer ce que vous autres socialistes allemands appelez communauté, et que je me bornerai pour le moment à appeler Liberté-égalité. Or, je crois savoir le moyen de résoudre, à court délai, ce problème : je préfère donc faire brûler la propriété à petit feu, plutôt que de lui donner une nouvelle force, en faisant une Saint-Barthélemy des propriétaires.
Mon prochain ouvrage, qui en ce moment est à moitié de son impression, vous en dira davantage.
Voilà, mon cher philosophe, où j’en suis pour le moment ; sauf à me tromper, et s’il y a lieu, à recevoir la férule de votre main ; ce à quoi je me soumets de bonne grâce, en attendant ma revanche. Je dois vous dire en passant que telles me semblent être aussi les dispositions de la classe ouvrière de France : nos prolétaires ont si grande soif de science qu’on serait fort mal accueilli d’eux si on n’avait à leur présenter à boire que du sang. Bref, il serait, à mon avis, d’une mauvaise politique pour nous de parler en exterminateurs : les moyens de rigueur viendront assez, le peuple n’a besoin pour cela d’aucune exhortation.
Je regrette sincèrement les petites divisions qui, à ce qu’il paraît, existent déjà dans le socialisme allemand, et dont vos plaintes contre M. G[rün] m’offrent la preuve. Je crains bien que vous n’ayez vu cet écrivain sous un jour faux : j’en appelle, mon cher Monsieur Marx, à votre sens rassis. G[rün] se trouve exilé, sans fortune, avec une femme et deux enfants, n’ayant pour vivre que sa plume. Que voulez-vous qu’il exploite pour vivre, si ce n’est les idées modernes ? Je comprends votre courroux philosophique, et je conviens que la sainte parole de l’Humanité ne devrait jamais faire la matière d’un trafic ; mais je ne veux voir ici que le malheur, l’extrême nécessité, et j’excuse l’homme. Ah ! si nous étions tous millionnaires, les choses se passeraient mieux : nous serions des saints et des anges. Mais il faut vivre, et vous savez que ce mot n’exprime pas encore, tant s’en faut, l’idée que donne la théorie pure de l’association. Il faut vivre, c’est-à-dire acheter du pain, du bois, de la viande, payer un maître de maison ; et ma foi ! celui qui vend des idées sociales n’est pas plus indigne que celui qui vend un sermon. J’ignore complètement si G[rün] s’est donné lui-même comme étant mon précepteur : précepteur de quoi ? Je ne m’occupe que d’économie politique, chose dont il ne sait à peu près rien ; je regarde la littérature comme un jouet de petite fille, et quant à la philosophie, j’en sais assez pour avoir le droit de m’en moquer à l’occasion. G[rün] ne m’a rien dévoilé du tout ; s’il l’a dit, il a dit une impertinence dont je suis sûr qu’il se repent.
Ce que je sais et que j’estime plus que je ne blâme un petit accès de vanité, c’est que je dois à M. G[rün], ainsi qu’à son ami Ewerbeck, la connaissance que j’ai de vos écrits, mon cher monsieur Marx, de ceux d’Engels, et de l’ouvrage si important de Feuerbach. Ces messieurs, à ma prière, ont bien voulu faire quelques analyses pour moi en français (car j’ai le malheur de ne pouvoir lire l’allemand) des publications socialistes les plus importantes ; et c’est à leur sollicitation que je dois insérer (ce que j’eusse fait de moi-même, au reste) dans mon prochain ouvrage, une mention des ouvrages de MM. Marx, Engels, Feuerbach, etc. Enfin, G[rün] et Ewerbeck travaillent à entretenir le feu sacré chez les Allemands qui résident à Paris, et la déférence qu’on pour ces Messieurs les ouvriers qui les consultent, me semblent un sûr garant de la droiture de leurs intentions.
Je vous verrais avec plaisir, mon cher Marx, revenir d’un jugement produit par un instant d’irritation ; car vous étiez en colère lorsque vous m’avez écrit. G[rün] m’a témoigné le désir de traduire mon livre actuel ; j’ai compris que cette traduction, précédant toute autre, lui procurerait quelques secours ; je vous serais donc obligé, ainsi qu’à vos amis, non pas pour moi, mais pour lui, de lui prêter assistance dans cette occasion, en contribuant à la vente d’un écrit qui pourrait sans doute, avec votre secours, lui donner plus de profit qu’à moi.
Si vous voulez me donner l’assurance de votre concours, mon cher monsieur Marx, j’enverrai incessamment mes épreuves à M. G[rün] et je crois, nonobstant vos griefs personnels dont je ne veux pas me constituer le juge, que cette conduite nous ferait honneur à tous.
Mille amitiés à vos amis, messieurs Engels et Gigot.
Votre tout dévoué.
P. J. Proudhon
À Monsieur
Philippe Gigot, rue de Bodenbroeck, 8,
à Bruxelles
Belgique
_________
Le texte des deux lettres se trouve sous le titre « Un dialogue Marx-Proudhon (1846) » in Karl Marx,Œuvres. III, Philosophie, édition de Maximilien Rubel, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1982, pp. 1480-1486. La lettre de Pierre-Joseph Proudhon est consultable aussi dans Correspondance de P.-J. Proudhon, Paris, Librairie internationale A. Lacroix et CieÉditeurs, 1875, t. II, pp. 198-202.
プルードン「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日
もしよければ、社会の諸法則やこれらの法則が実現される様式、われわれがそれにそって諸法則を発見するにいたる進歩を一緒に探究したいものです。しかし、あらゆる先験的独断論をしりぞけたあとで、こんどはわれわれが人民を自分の教義に従わせようなどとは決して考えないでおきましょう。カトリック神学を転覆した直後に、破門と呪詛を多用してプロテスタント神学をうちたてはじめたお国のマルチン・ルターのような矛盾に陥らないようにしましょう。ここ三百年というもの、ドイツはルターの塗り替えた漆喰を破壊することだけに専心させられてきたのです。新たな混乱によって人類に新たな仕事を課するようなことはやめましょう。私は、すべての意見を公にするというあなたの考えに心から拍手を送ります。われわれは実り多い真面目な論争をやりましょう。賢明で先見の明に満ちた寛容の模範を世界に示しましょう。しかしわれわれは一つの運動の先頭に立っているのですから、新たな不寛容の頭目になったり、新しい宗教の使徒を自任したりしないでおきましょう。たとえそれが論理の宗教や理性の宗教であったとしても、です。あらゆる異議を歓迎し、奨励しましょう。すべての排他性や神秘主義を払拭しましょう。いかなる問題でも決して解明され尽くした問題とは見なさないようにしましょう。そしてわれわれがとことんまで議論を尽くしたあとでも、もし必要なら、雄弁と皮肉でもってもう一度議論をやりはじめましょう。この条件でなら私は喜んであなたの同盟に加わりましょう。だが、もしそうでないのならおことわりします。
私はまた、あなたの手紙のなかの「行動の時には」というくだりについて、いくつかの見解を述べておかねばなりません。いかなる改革も、実力行使なしには、すなわち、かつては革命と呼ばれていたが、せいぜいのところ動乱でしかないものの助けなしには、実際には不可能だという考えを、たぶんあなたはまだ持っておられるようです。私自身この考えを長いあいだ持ち続けてきたわけですから、この考えを理解していますし、喜んで議論するつもりですが、私はごく最近の研究によってこの見解を完全に放棄したことを告白しておきます。それはわれわれが成功するために必要なものではないと思います。つまり、革命的行動を社会改革の手段と見なしてはならないのです。なぜなら、この手段なるものはたんに力や専制への呼びかけ、要するに矛盾にすぎないからです。だから私は問題をつぎのように立てましょう。すなわち「ある経済組織によって社会から取り上げられた富を、別の経済組織によって社会に返還すること」です。いいかえれば、われわれは経済学において、あなたがたドイツの社会主義者が共産主義と呼んでいるもの──私はさしあたりそれを自由とか平等とかと呼ぶだけにしておきますが──を作り出すことを通じて、所有の理論を所有に対抗させねばならないのです。ところで、私はこの問題を近いうちに解決する方法を知ることができると思っています。つまり、私は、所有者にたいして聖バルテルミーの虐殺を行って所有に新しい力を与えるよりもむしろ、所有をとろ火で焼き上げることを選ぶものです。
(「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日)
https://itunes.apple.com/jp/book/purudon-serekushon/id1038315012?mt=11
ーーーー
岩波書店『世界史の構造』360頁で柄谷行人が引用した手紙は、平凡社『プルードンセレクション』(92-93頁)からのものである。
26 Comments:
音楽、建築、原発、政治、中国、歴史、分類、図像学
文学、東洋思想、プラトン、アリストテレス、リンク:::::
世界史の構造p360で柄谷が引用した手紙は、平凡社プルードンセレクションp92-93からのものである。
[658]2012/11/15(木)23:14 P↓
さらに私は、あなたの手紙の「実際の活動において」という言葉について、若干の批判をしなければなり
ません。おそらくあなたは、いかなる改革もある奇襲----かつて革命と呼ばれたものがなければ実際には可
能ではないという考えを、いまだに守っているでしょう。しかし、革命とは率直に言って、単なる揺れ動き
にすぎません。私が抱き、弁明し、進んで異議を唱えもするかもしれないその考えを、私自身も長いこと共
有してきたのですが、私の最近の研究によってそうした考えから、私は完全に抜け出したのです。成功する
ためには、私たちにはそうしたものは必要ではなく、社会改革の手段として革命的行動を主張する必要はな
いと思います。なぜならば、この渇望された手段はただ単に力に、専制に、要するに矛盾に訴えるものにす
ぎないからなのです。
そういうわけで、私は自らに問題をこう設定してみます----ある経済的結合によって社
会から引き出される富を、もう一つの経済的結合によって社会の中に回収させること。言い換えれば、あな
た方もう一つのドイツ社会主義者たちが共同体と呼び、私としては今のところ自由、平等と呼ぶにとどめた
いものを生み出すように、所有に抗して、所有の理論を政治経済学へと変えること、です。ところで、私は
この問題を短期に解決する方法を知っています。それゆえ私は、所有者たちの聖バルテルミーの日を作るこ
とによって、所有に新たな力を与えるよりはむしろ、所有をジリジリと苦しめることのほうを選ぶのです。
ブルードンからマルクスへの手紙
一八四六年五月一七日
(窓)http://nam-students.blogspot.jp/2012/11/blog-post_10.html
もしよろしければ、共に探そうではありませんか。社会の諸法則を、その法則が実現されるような
形態を、それに沿ってそれら諸法則が発見できるような進歩を。ただし、ああどうか、あらゆる先験的
(ア・プリオリ)な教条主義を解体した後で、今度は自分たちが民衆を教化しようなどとは、考えない
ようにしようではありませんか。あなたの同胞マルチン・ルターの矛盾には、陥らないようにしようでは
ありませんか彼はカトリック神学を覆した後で、----多くの追放と破門制裁とによって、ただちにプロテ
スタント神学を打ち立て始めたのです。この三世紀来、ドイツは M・ルターが塗り替えたものの解体
に忙殺されてきました。人類に対して、新たな混乱による新たな労役というタイユ税(かつて領主が徴
収した人頭税)を課すのは、やめようではありませんか。あらゆる言論を明るみに出すというあなたの
考えには、私は心から賛同致します。公正にして、誠実なる論争をしようではありませんか。社会に対
して、賢明で、将来に備えた忍耐の見本を示そうではありませんか。ただし、私たちは一つの運動の先
頭にいる以上、新たな不寛容を導いてはなりませんし、新たなる宗教の布教者となるべきではありませ
んこの宗教がいかに論理の宗教、理性の宗教であろうとも。あらゆる抗議を受け入れ、励まそうではあ
りませんか。あらゆる排除、あらゆる神秘主義を、糾弾しようではありませんか。ある問題が用済みであ
ると見なすことは、やめようではありませんか。そして、最後の議論まで論じ尽くしたとしても、必要な
らば雄弁とイロニーをもって、再び始めようでほありませんか。こうした条件であれば、私は喜んであな
たの組織に参加しましょう。そうでなければ、否! です。
…
ブルードンからマルクスへの手紙
一八四六年五月一七日
もしよろしければ、共に探そうではありませんか。社会の諸法則を、その法則が実現されるような
形態を、それに沿ってそれら諸法則が発見できるような進歩を。ただし、ああどうか、あらゆる先験的
(ア・プリオリ)な教条主義を解体した後で、今度は自分たちが民衆を教化しようなどとは、考えない
ようにしようではありませんか。あなたの同胞マルチン・ルターの矛盾には、陥らないようにしようでは
ありませんか彼はカトリック神学を覆した後で、----多くの追放と破門制裁とによって、ただちにプロテ
スタント神学を打ち立て始めたのです。この三世紀来、ドイツは M・ルターが塗り替えたものの解体
に忙殺されてきました。人類に対して、新たな混乱による新たな労役というタイユ税(かつて領主が徴
収した人頭税)を課すのは、やめようではありませんか。あらゆる言論を明るみに出すというあなたの
考えには、私は心から賛同致します。公正にして、誠実なる論争をしようではありませんか。社会に対
して、賢明で、将来に備えた忍耐の見本を示そうではありませんか。ただし、私たちは一つの運動の先
頭にいる以上、新たな不寛容を導いてはなりませんし、新たなる宗教の布教者となるべきではありませ
んこの宗教がいかに論理の宗教、理性の宗教であろうとも。あらゆる抗議を受け入れ、励まそうではあ
りませんか。あらゆる排除、あらゆる神秘主義を、糾弾しようではありませんか。ある問題が用済みであ
ると見なすことは、やめようではありませんか。そして、最後の議論まで論じ尽くしたとしても、必要な
らば雄弁とイロニーをもって、再び始めようではありませんか。こうした条件であれば、私は喜んであな
たの組織に参加しましょう。そうでなければ、否! です。
…
ブルードンからマルクスへの手紙
一八四六年五月一七日
マルクスからの手紙には、フィリップ・ジゴとエンゲルスからの追伸がつく
マルエン27
383頁参照
[フィリップ・ジゴの追伸]
私はこの手紙によって自分にあたえられた機会をよろこんで利用して、あなたのようなすぐれた方と結びつきをもつことが私にとってどんなにうれしいことかを申し上げたいと思います。
あなたの忠実な
フィリップ・ジゴ
[エンゲルスの追伸]
私に関しては、プルドン氏、あなたが、われわれがいま示した提案に同意されるとともに、好意をもってあなたの寄稿をおことわりにならないだろうという希望をいだくことができるだけです。あなたの著作によって私の心に深い尊敬の念が呼び起こされたことを申しあげます。いつまでも あなたの忠実な フリードリヒ・エンゲルス
原文はフランス語
さらに私は、あなたの手紙の「実際の活動において」という言葉について、若干の批判をしなけれ
ばなりません。おそらくあなたは、いかなる改革もある奇襲----かつて革命と呼ばれたものがなければ
実際には可能ではないという考えを、いまだに守っているでしょう。しかし、革命とは率直に言って、
単なる揺れ動きにすぎません。私が抱き、弁明し、進んで異議を唱えもするかもしれないその考えを、
私自身も長いこと共有してきたのですが、私の最近の研究によってそうした考えから、私は完全に抜
け出したのです。成功するためには、私たちにはそうしたものは必要ではなく、社会改革の手段とし
て革命的行動を主張する必要はないと思います。なぜならば、この渇望された手段はただ単に力に、
専制に、要するに矛盾に訴えるものにすぎないからなのです。そういうわけで、私は自らに問題をこ
う設定してみます----ある経済的結合によって社会から引き出される富を、もう一つの経済的結合によ
って社会の中に回収させること。言い換えれば、あなた方もう一つのドイツ社会主義者たちが共同体
と呼び、私としては今のところ自由、平等と呼ぶにとどめたいものを生み出すように、所有に抗して、
所有の理論を政治経済学へと変えること、です。ところで、私はこの問題を短期に解決する方法を知
っています。それゆえ私は、所有者たちの聖バルテルミーの日を作ることによって、所有に新たな
力を与えるよりはむしろ、所有をジリジリと苦しめることのほうを選ぶのです。
我还要対您来信中的 "是行动的時候了" 一段,谈谈我的一
些見解。任何改革如果没有实力的行使,即以往所説的革命,或
者至少是动乱的协助,实际上都将是不可能的,您現在依然是这
样的想法吧。我个人長期以来也特有这样的看法,因此比較能够
理解,也愿意就此展开讨论,不过,我想坦白根据最近的研究我
完全放弃了这种視点。我想,这并不是我们成功所必需的东西。
就是説,我们不能把革命行动視为社会改革的手段。因为,这样
的手段只能換来強力和专制,总之是一个矛盾。所以,我的解決
問題的方案是这样的。即 "通过另外的経済组织把某个経済组织
从社会所摂取的財富再返还給社会"。換句話説,我们必須在経
済学上通过创造出你们德意志社会主义者所説的共产主义--我
暫時称此为自由或平等--以所有来対抗所有的理論。另外,我
想最近我将发現解決達今同題的方法。就是説,与其対所有者采
取圣帕忒尼式的虐杀而使所有获得新的力量,不如选择用微火来
烧煮这个所有。
蒲鲁东:《給马克思的信》1846年5月17日
柄谷行人『世界史的构造』赵京华訳 中央编译出版社, 2012. 9
217-218頁
实=実、愿=願、谈=談、种=種、弃=棄、总=総、为=為、
专=専、并=並、协=協、创=創、过=過、另=別、发=発、
圣=聖、杀=殺、帕=PA、忒=TOKU、烧=焼、个=個、
选=選、择=択(选择=選択)、从=従(從)
3:30 午後
yoji said...
国際書籍番号 ISBN:9789866112676
書 名 《世界史的結構》
著 (編) 者 柄谷行人
出 版 社 心靈工坊
代金(円表示) 750人民(台湾)元 1冊
http://www.psygarden.com.tw/book.php?func=visit&bookid=MjAxMzAxMjIxODMzMDA=
プルードン「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日
プルードン「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日
もしよければ、社会の諸法則やこれらの法則が実現される様式、われわれがそれにそって諸法則を発見するにいたる進歩を一緒に探究したいものです。しかし、あらゆる先験的独断論をしりぞけたあとで、こんどはわれわれが人民を自分の教義に従わせようなどとは決して考えないでおきましょう。カトリック神学を転覆した直後に、破門と呪詛を多用してプロテスタント神学をうちたてはじめたお国のマルチン・ルターのような矛盾に陥らないようにしましょう。ここ三百年というもの、ドイツはルターの塗り替えた漆喰を破壊することだけに専心させられてきたのです。新たな混乱によって人類に新たな仕事を課するようなことはやめましょう。私は、すべての意見を公にするというあなたの考えに心から拍手を送ります。われわれは実り多い真面目な論争をやりましょう。賢明で先見の明に満ちた寛容の模範を世界に示しましょう。しかしわれわれは一つの運動の先頭に立っているのですから、新たな不寛容の頭目になったり、新しい宗教の使徒を自任したりしないでおきましょう。たとえそれが論理の宗教や理性の宗教であったとしても、です。あらゆる異議を歓迎し、奨励しましょう。すべての排他性や神秘主義を払拭しましょう。いかなる問題でも決して解明され尽くした問題とは見なさないようにしましょう。そしてわれわれがとことんまで議論を尽くしたあとでも、もし必要なら、雄弁と皮肉でもってもう一度議論をやりはじめましょう。この条件でなら私は喜んであなたの同盟に加わりましょう。だが、もしそうでないのならおことわりします。
私はまた、あなたの手紙のなかの「行動の時には」というくだりについて、いくつかの見解を述べておかねばなりません。いかなる改革も、実力行使なしには、すなわち、かつては革命と呼ばれていたが、せいぜいのところ動乱でしかないものの助けなしには、実際には不可能だという考えを、たぶんあなたはまだ持っておられるようです。私自身この考えを長いあいだ持ち続けてきたわけですから、この考えを理解していますし、喜んで議論するつもりですが、私はごく最近の研究によってこの見解を完全に放棄したことを告白しておきます。それはわれわれが成功するために必要なものではないと思います。つまり、革命的行動を社会改革の手段と見なしてはならないのです。なぜなら、この手段なるものはたんに力や専制への呼びかけ、要するに矛盾にすぎないからです。だから私は問題をつぎのように立てましょう。すなわち「ある経済組織によって社会から取り上げられた富を、別の経済組織によって社会に返還すること」です。いいかえれば、われわれは経済学において、あなたがたドイツの社会主義者が共産主義と呼んでいるもの──私はさしあたりそれを自由とか平等とかと呼ぶだけにしておきますが──を作り出すことを通じて、所有の理論を所有に対抗させねばならないのです。ところで、私はこの問題を近いうちに解決する方法を知ることができると思っています。つまり、私は、所有者にたいして聖バルテルミーの虐殺を行って所有に新しい力を与えるよりもむしろ、所有をとろ火で焼き上げることを選ぶものです。
(「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日)
https://itunes.apple.com/jp/book/purudon-serekushon/id1038315012?mt=11
プルードン・セレクション
ピエール=ジョゼフプルードン, 阪上孝 & 河野健二 カテゴリ: 哲学/思想
POSTED BY YOJI AT 6:06 午前
1 COMMENTS:
yoji said...
シルビオ・ゲゼル『自然的経済秩序』冒頭
http://www3.plala.or.jp/mig/gesell/nwo1-0-jp.html(リンク切れ)
《なぜマルクスの資本理論がプルードンの学説を追い出せ、社会主義を独裁制にできたのだろうか。どうしてマルクスと
彼の理論が世界のあらゆる新聞で語られるのか。マルクス主義の絶望とそのための無害性だという人がいる。ちょうど
資本家がキリスト教の教義を恐れないように、資本家は彼の理論を恐れない。むしろ、マルクスやキリストについてお
おっぴらに話すのは資本家のためになる。マルクスは資本家を決して破壊できないが、それは彼が資本の性質を誤解し
ているからだ。しかし、プルードンに注意しよう。彼は徹底的に無視するに限る。妨害や擾乱、または中断なしに労働
者が働ければ、資本家は資本の供給過剰(商品の生産過剰と混乱しないように)ですぐに窒息するという彼の主張は正
当なものなので、彼は危険人物である。直ちに実行できるため、資本家の攻撃のためのプルードンの提案は危険なもの
である。マルクスのプログラムは最新の機械と道具を備えた現代の訓練された労働者の莫大な生産能力について語って
いる。マルクスはこの莫大な生産能力で何も始められない。プルードンの手にかかるとこれは資本家に対する武器と
なる。そのためプルードンを忘れてもらえるように、マルクスを喧伝せよ、と。》
ゲゼル
12:10 午前
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プルードン「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日
もしよければ、社会の諸法則やこれらの法則が実現される様式、われわれがそれにそって諸法則を発見するにいたる進歩を一緒に探究したいものです。しかし、あらゆる先験的独断論をしりぞけたあとで、こんどはわれわれが人民を自分の教義に従わせようなどとは決して考えないでおきましょう。カトリック神学を転覆した直後に、破門と呪詛を多用してプロテスタント神学をうちたてはじめたお国のマルチン・ルターのような矛盾に陥らないようにしましょう。ここ三百年というもの、ドイツはルターの塗り替えた漆喰を破壊することだけに専心させられてきたのです。新たな混乱によって人類に新たな仕事を課するようなことはやめましょう。私は、すべての意見を公にするというあなたの考えに心から拍手を送ります。われわれは実り多い真面目な論争をやりましょう。賢明で先見の明に満ちた寛容の模範を世界に示しましょう。しかしわれわれは一つの運動の先頭に立っているのですから、新たな不寛容の頭目になったり、新しい宗教の使徒を自任したりしないでおきましょう。たとえそれが論理の宗教や理性の宗教であったとしても、です。あらゆる異議を歓迎し、奨励しましょう。すべての排他性や神秘主義を払拭しましょう。いかなる問題でも決して解明され尽くした問題とは見なさないようにしましょう。そしてわれわれがとことんまで議論を尽くしたあとでも、もし必要なら、雄弁と皮肉でもってもう一度議論をやりはじめましょう。この条件でなら私は喜んであなたの同盟(アソシアシオン)に加わりましょう。だが、もしそうでないのならおことわりします。
私はまた、あなたの手紙のなかの「行動の時には」というくだりについて、いくつかの見解を述べておかねばなりません。いかなる改革も、実力行使(クー・ド・マン)なしには、すなわち、かつては革命と呼ばれていたが、せいぜいのところ動乱でしかないものの助けなしには、実際には不可能だという考えを、たぶんあなたはまだ持っておられるようです。私自身この考えを長いあいだ持ち続けてきたわけですから、この考えを理解していますし、喜んで議論するつもりですが、私はごく最近の研究によってこの見解を完全に放棄したことを告白しておきます。それはわれわれが成功するために必要なものではないと思います。つまり、革命的行動を社会改革の手段と見なしてはならないのです。なぜなら、この手段なるものはたんに力や専制への呼びかけ、要するに矛盾にすぎないからです。だから私は問題をつぎのように立てましょう。すなわち「ある経済組織によって社会から取り上げられた富を、別の経済組織によって社会に返還すること」です。いいかえれば、われわれは経済学において、あなたがたドイツの社会主義者が共産主義(コミユノテ)と呼んでいるもの──私はさしあたりそれを自由とか平等とかと呼ぶだけにしておきますが──を作り出すことを通じて、所有の理論を所有に対抗させねばならないのです。ところで、私はこの問題を近いうちに解決する方法を知ることができると思っています。つまり、私は、所有者にたいして聖バルテルミーの虐殺を行って所有に新しい力を与えるよりもむしろ、所有をとろ火で焼き上げることを選ぶものです。
(「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日)
https://itunes.apple.com/jp/book/purudon-serekushon/id1038315012?mt=11
プルードン・セレクション
ピエール=ジョゼフプルードン, 阪上孝 & 河野健二 カテゴリ: 哲学/思想
POSTED BY YOJI AT 6:06 午前
1 COMMENTS:
yoji said...
シルビオ・ゲゼル『自然的経済秩序』冒頭
http://www3.plala.or.jp/mig/gesell/nwo1-0-jp.html(リンク切れ)
《なぜマルクスの資本理論がプルードンの学説を追い出せ、社会主義を独裁制にできたのだろうか。どうしてマルクスと
彼の理論が世界のあらゆる新聞で語られるのか。マルクス主義の絶望とそのための無害性だという人がいる。ちょうど
資本家がキリスト教の教義を恐れないように、資本家は彼の理論を恐れない。むしろ、マルクスやキリストについてお
おっぴらに話すのは資本家のためになる。マルクスは資本家を決して破壊できないが、それは彼が資本の性質を誤解し
ているからだ。しかし、プルードンに注意しよう。彼は徹底的に無視するに限る。妨害や擾乱、または中断なしに労働
者が働ければ、資本家は資本の供給過剰(商品の生産過剰と混乱しないように)ですぐに窒息するという彼の主張は正
当なものなので、彼は危険人物である。直ちに実行できるため、資本家の攻撃のためのプルードンの提案は危険なもの
である。マルクスのプログラムは最新の機械と道具を備えた現代の訓練された労働者の莫大な生産能力について語って
いる。マルクスはこの莫大な生産能力で何も始められない。プルードンの手にかかるとこれは資本家に対する武器と
なる。そのためプルードンを忘れてもらえるように、マルクスを喧伝せよ、と。》
ゲゼル
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http://www.aiguail71poet.com/article-48--proudhon.html?PHPSESSID=70e8a577e7d008be71759cc63f93001a
Réponse de P.-J. Proudhon à K. Marx (Lyon, 17 mai 1846)
Lyon, 17 mai 1846
Mon cher monsieur Marx,
Je consens volontiers à devenir l’un des aboutissants de votre correspondance, dont le but et l’organisation me semblent devoir être utiles. Je ne vous promets pas, pourtant, de vous écrire ni beaucoup, ni souvent : mes occupations de toute nature, jointes à ma paresse naturelle, ne me permettent pas ces efforts épistolaires. Je prendrai aussi la liberté de faire quelques réserves, qui me sont suggérées par divers passages de votre lettre.
D’abord, quoique mes idées en fait d’organisation et de réalisation soient en ce moment tout à fait arrêtées, au moins pour ce qui regarde les principes, je crois qu’il est de mon devoir, qu’il est du devoir de tout socialiste, de conserver pour quelque temps encore la forme critique ou dubitative ; en un mot, je fais profession avec le public, d’un anti-dogmatismeéconomique presque absolu.
Cherchons ensemble, si vous voulez, les lois de la société, le mode dont ces lois se réalisent, le progrès suivant lequel nous parvenons à les découvrir : mais, pour Dieu ! après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons point à notre tour à endoctriner le peuple ; ne tombons pas dans la contradiction de votre compatriote Martin Luther qui, après avoir renversé la théologie catholique, se mit aussitôt à grands renforts d’excommunications et d’anathèmes, à fonder une théologie protestante. Depuis trois siècles, l’Allemagne n’est occupée que de détruire le replâtrage de M. Luther : ne taillons pas au genre humain une nouvelle besogne par de nouveaux gâchis. J’applaudis de tout mon cœur à votre pensée de produire un jour toutes les opinions ; faisons-nous une bonne et loyale polémique ; donnons au monde l’exemple d’une tolérance savante et prévoyante, mais parce que nous sommes à la tête du mouvement, ne nous faisons pas les chefs d’une nouvelle intolérance, ne nous posons pas en apôtres d’une nouvelle religion, cette religion fût-elle la religion de la logique, la religion de la raison. Accueillons, encourageons toutes les protestations, flétrissons toutes les exclusions, tous les mysticismes ; ne regardons jamais une question comme épuisée ; et quand nous aurons usé jusqu’à notre dernier argument, recommençons, s’il faut, avec l’éloquence et l’ironie. À cette condition, j’entrerai avec plaisir dans votre association, sinon, non !
J’ai aussi à vous faire quelques observation sur ce mot de votre lettre : au moment de l’action. Peut-être conservez-vous encore l’opinion qu’aucune réforme n’est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu’on appelait jadis une révolution, et qui n’est tout bonnement qu’une secousse. Cette opinion, que je conçois, que j’excuse, que je discuterais volontiers, l’ayant moi-même longtemps partagée, je vous avoue que mes dernières études m’en ont fait complètement revenir. Je crois que nous n’avons plus besoin de cela pour réussir ; et qu’en conséquence, nous ne devons point poser l’action révolutionnaire comme moyen de réforme sociale, parce que ce prétendu moyen serait tout simplement un appel à la force, à l’arbitraire, bref, une contradiction. Je me pose ainsi le problème : faire rentrer dans la société, par une combinaison économique, les richesses qui sont sorties de la société par une autre combinaison économique. En d’autres termes, tourner en Économie politique la théorie de la Propriété contre la Propriété, de manière à engendrer ce que vous autres socialistes allemands appelez communauté, et que je me bornerai pour le moment à appeler Liberté-égalité. Or, je crois savoir le moyen de résoudre, à court délai, ce problème : je préfère donc faire brûler la propriété à petit feu, plutôt que de lui donner une nouvelle force, en faisant une Saint-Barthélemy des propriétaires.
Mon prochain ouvrage, qui en ce moment est à moitié de son impression, vous en dira davantage.
Voilà, mon cher philosophe, où j’en suis pour le moment ; sauf à me tromper, et s’il y a lieu, à recevoir la férule de votre main ; ce à quoi je me soumets de bonne grâce, en attendant ma revanche. Je dois vous dire en passant que telles me semblent être aussi les dispositions de la classe ouvrière de France : nos prolétaires ont si grande soif de science qu’on serait fort mal accueilli d’eux si on n’avait à leur présenter à boire que du sang. Bref, il serait, à mon avis, d’une mauvaise politique pour nous de parler en exterminateurs : les moyens de rigueur viendront assez, le peuple n’a besoin pour cela d’aucune exhortation.
Je regrette sincèrement les petites divisions qui, à ce qu’il paraît, existent déjà dans le socialisme allemand, et dont vos plaintes contre M. G[rün] m’offrent la preuve. Je crains bien que vous n’ayez vu cet écrivain sous un jour faux : j’en appelle, mon cher Monsieur Marx, à votre sens rassis. G[rün] se trouve exilé, sans fortune, avec une femme et deux enfants, n’ayant pour vivre que sa plume. Que voulez-vous qu’il exploite pour vivre, si ce n’est les idées modernes ? Je comprends votre courroux philosophique, et je conviens que la sainte parole de l’Humanité ne devrait jamais faire la matière d’un trafic ; mais je ne veux voir ici que le malheur, l’extrême nécessité, et j’excuse l’homme. Ah ! si nous étions tous millionnaires, les choses se passeraient mieux : nous serions des saints et des anges. Mais il faut vivre, et vous savez que ce mot n’exprime pas encore, tant s’en faut, l’idée que donne la théorie pure de l’association. Il faut vivre, c’est-à-dire acheter du pain, du bois, de la viande, payer un maître de maison ; et ma foi ! celui qui vend des idées sociales n’est pas plus indigne que celui qui vend un sermon. J’ignore complètement si G[rün] s’est donné lui-même comme étant mon précepteur : précepteur de quoi ? Je ne m’occupe que d’économie politique, chose dont il ne sait à peu près rien ; je regarde la littérature comme un jouet de petite fille, et quant à la philosophie, j’en sais assez pour avoir le droit de m’en moquer à l’occasion. G[rün] ne m’a rien dévoilé du tout ; s’il l’a dit, il a dit une impertinence dont je suis sûr qu’il se repent.
Ce que je sais et que j’estime plus que je ne blâme un petit accès de vanité, c’est que je dois à M. G[rün], ainsi qu’à son ami Ewerbeck, la connaissance que j’ai de vos écrits, mon cher monsieur Marx, de ceux d’Engels, et de l’ouvrage si important de Feuerbach. Ces messieurs, à ma prière, ont bien voulu faire quelques analyses pour moi en français (car j’ai le malheur de ne pouvoir lire l’allemand) des publications socialistes les plus importantes ; et c’est à leur sollicitation que je dois insérer (ce que j’eusse fait de moi-même, au reste) dans mon prochain ouvrage, une mention des ouvrages de MM. Marx, Engels, Feuerbach, etc. Enfin, G[rün] et Ewerbeck travaillent à entretenir le feu sacré chez les Allemands qui résident à Paris, et la déférence qu’on pour ces Messieurs les ouvriers qui les consultent, me semblent un sûr garant de la droiture de leurs intentions.
Je vous verrais avec plaisir, mon cher Marx, revenir d’un jugement produit par un instant d’irritation ; car vous étiez en colère lorsque vous m’avez écrit. G[rün] m’a témoigné le désir de traduire mon livre actuel ; j’ai compris que cette traduction, précédant toute autre, lui procurerait quelques secours ; je vous serais donc obligé, ainsi qu’à vos amis, non pas pour moi, mais pour lui, de lui prêter assistance dans cette occasion, en contribuant à la vente d’un écrit qui pourrait sans doute, avec votre secours, lui donner plus de profit qu’à moi.
Si vous voulez me donner l’assurance de votre concours, mon cher monsieur Marx, j’enverrai incessamment mes épreuves à M. G[rün] et je crois, nonobstant vos griefs personnels dont je ne veux pas me constituer le juge, que cette conduite nous ferait honneur à tous.
Mille amitiés à vos amis, messieurs Engels et Gigot.
Votre tout dévoué.
P. J. Proudhon
À Monsieur
Philippe Gigot, rue de Bodenbroeck, 8,
à Bruxelles
Belgique
Le texte des deux lettres se trouve sous le titre « Un dialogue Marx-Proudhon (1846) » in Karl Marx,Œuvres. III, Philosophie, édition de Maximilien Rubel, Paris, Gallimard, « Pléiade », 1982, pp. 1480-1486. La lettre de Pierre-Joseph Proudhon est consultable aussi dans Correspondance de P.-J. Proudhon, Paris, Librairie internationale A. Lacroix et CieÉditeurs, 1875, t. II, pp. 198-202.
《さらに私は、あなたの手紙の「実際の活動において」という言葉について、若干の批判をしなければなり
ません。おそらくあなたは、いかなる改革もある奇襲----かつて革命と呼ばれたものがなければ実際には可
能ではないという考えを、いまだに守っているでしょう。しかし、革命とは率直に言って、単なる揺れ動き
にすぎません。私が抱き、弁明し、進んで異議を唱えもするかもしれないその考えを、私自身も長いこと共
有してきたのですが、私の最近の研究によってそうした考えから、私は完全に抜け出したのです。成功する
ためには、私たちにはそうしたものは必要ではなく、社会改革の手段として革命的行動を主張する必要はな
いと思います。なぜならば、この渇望された手段はただ単に力に、専制に、要するに矛盾に訴えるものにす
ぎないからなのです。
そういうわけで、私は自らに問題をこう設定してみます----ある経済的結合によって社
会から引き出される富を、もう一つの経済的結合によって社会の中に回収させること。言い換えれば、あな
た方もう一つのドイツ社会主義者たちが共同体と呼び、私としては今のところ自由、平等と呼ぶにとどめた
いものを生み出すように、所有に抗して、所有の理論を政治経済学へと変えること、です。ところで、私は
この問題を短期に解決する方法を知っています。それゆえ私は、所有者たちの聖バルテルミーの日を作るこ
とによって、所有に新たな力を与えるよりはむしろ、所有をジリジリと苦しめることのほうを選ぶのです。》
ブルードンからマルクスへの手紙
一八四六年五月一七日
http://nam-students.blogspot.jp/2012/11/blog-post_10.html
《私はまた、あなたの手紙のなかの「行動の時には」というくだりについて、いくつかの見解を述べておかねばなりません。いか
なる改革も、実力行使(クー・ド・マン)なしには、すなわち、かつては革命と呼ばれていたが、せいぜいのところ動乱でしかない
ものの助けなしには、実際には不可能だという考えを、たぶんあなたはまだ持っておられるようです。私自身この考えを長いあいだ
持ち続けてきたわけですから、この考えを理解していますし、喜んで議論するつもりですが、私はごく最近の研究によってこの見解
を完全に放棄したことを告白しておきます。それはわれわれが成功するために必要なものではないと思います。つまり、革命的
行動を社会改革の手段と見なしてはならないのです。なぜなら、この手段なるものはたんに力や専制への呼びかけ、要するに矛盾に
すぎないからです。だから私は問題をつぎのように立てましょう。すなわち「ある経済組織によって社会から取り上げられた富を、
別の経済組織によって社会に返還すること」です。いいかえれば、われわれは経済学において、あなたがたドイツの社会主義者が
共産主義(コミユノテ)と呼んでいるもの──私はさしあたりそれを自由とか平等とかと呼ぶだけにしておきますが──を作り出す
ことを通じて、所有の理論を所有に対抗させねばならないのです。ところで、私はこの問題を近いうちに解決する方法を知ること
ができると思っています。つまり、私は、所有者にたいして聖バルテルミーの虐殺を行って所有に新しい力を与えるよりもむしろ、
所有をとろ火で焼き上げることを選ぶものです。
(「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日)
https://itunes.apple.com/jp/book/purudon-serekushon/id1038315012?mt=11
プルードン・セレクション
ピエール=ジョゼフプルードン, 阪上孝 & 河野健二 カテゴリ: 哲学/思想
マルクスに経済学研究を始めさせたのはプルードンとの往復書簡(1846)だろう
あの手紙にはすべてがある
経済決定論も
マルクス主義陣営のその後の課題も
世界史の構造では
聖パルテルミー
とpaになっている
誤植だ
集団か個人主義かという問題は1846年マルクスとプルードンの往復書簡に全てがある
ただし今日の経済学は
集団主義にせよ個人主義にせよ成長理論に全てが飲み込まれてしまった
マルクスもシュンペーターも成長を前提とするし
拡大再生産もイノベーションも成長理論に過ぎない
プルードンとそこから影響を受けたゲゼルだけが成長及び成長理論の神話から免れている
集団か個人主義かという問題は1846年マルクスとプルードンの往復書簡に全てがある
ただし今日の経済学は
集団主義にせよ個人主義にせよ成長理論に全てが飲み込まれてしまった
マルクスもシュンペーターも成長を前提とするし
拡大再生産もイノベーションも成長理論に過ぎない
プルードンとそこから影響を受けたゲゼルだけが成長及び成長理論の神話から免れている
自由はあなたにとってすぐそこまで来ている
だが真理がそんなに遠くにあるなら何の益があるだろう
(ボブ・ディラン)
矛盾
J’ai aussi à vous faire quelques observation sur ce mot de votre lettre : au moment de l’action. Peut-être conservez-vous encore l’opinion qu’aucune réforme n’est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu’on appelait jadis une révolution, et qui n’est tout bonnement qu’une secousse. Cette opinion, que je conçois, que j’excuse, que je discuterais volontiers, l’ayant moi-même longtemps partagée, je vous avoue que mes dernières études m’en ont fait complètement revenir. Je crois que nous n’avons plus besoin de cela pour réussir ; et qu’en conséquence, nous ne devons point poser l’action révolutionnaire comme moyen de réforme sociale,
parce que ce prétendu moyen serait tout simplement un appel à la force, à l’arbitraire, bref, une contradiction.
Je me pose ainsi le problème : faire rentrer dans la société, par une combinaison économique, les richesses qui sont sorties de la société par une autre combinaison économique. En d’autres termes, tourner en Économie politique la théorie de la Propriété contre la Propriété, de manière à engendrer ce que vous autres socialistes allemands appelez communauté, et que je me bornerai pour le moment à appeler Liberté-égalité. Or, je crois savoir le moyen de résoudre, à court délai, ce problème : je préfère donc faire brûler la propriété à petit feu, plutôt que de lui donner une nouvelle force, en faisant une Saint-Barthélemy des propriétaires.
また、お手紙の中の「アクション」という言葉についても、少しコメントさせていただきます。もしかしたら、今の時代、一撃、かつての革命と呼ばれた「衝撃」がなければ、改革はできないという意見もあるかもしれません。この意見は、私自身も長い間共有してきたもので、理解し、弁解し、喜んで議論したいと思っていましたが、最近の研究で完全に考えを改めたことを告白します。私は、成功するためには、もはやこれを必要としないと考えています。したがって、社会改革の手段として革命的行動を提起してはなりません。
なぜなら、このようないわゆる手段は、単に力に訴え、恣意性に訴え、つまり、矛盾を引き起こすからです。
私はこの問題を、ある経済的な組み合わせによって社会から出て行った富を、別の経済的な組み合わせによって社会に戻す、という形で提起しています。言い換えれば、財産に対する財産の理論を政治経済学に変えて、ドイツの社会主義者が共同体と呼ぶものを生み出すようにすることです。私はこの問題を短期的に解決する方法を知っている。つまり、所有者に聖バーソロミューの日を作って新たな力を与えるのではなく、財産をゆっくりと燃やしていくことを好む。
www.DeepL.com/Translator(無料版)で翻訳しました。
しかし、革命とは率直に言って、単なる揺れ動きにすぎません。私が抱き、弁明し、進んで異議を唱えもするかもしれないその考えを、私自身も長いこと共有してきたのですが、私の最近の研究によってそうした考えから、私は完全に抜け出したのです。
上の訳は意訳?
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_P.-J._Proudhon/Marx
J’ai aussi à vous faire quelque observation sur ce mot de votre lettre : Au moment de l’action. Peut-être conservez-vous encore l’opinion qu’aucune réforme n’est actuellement possible sans un coup de main, sans ce qu’on appelait jadis une révolution, et qui n’est tout bonnement qu’une secousse. Cette opinion que je conçois, que j’excuse, que je discuterais volontiers, l’ayant moi-même longtemps partagée, je vous avoue que mes dernières études m’en ont fait complètement revenir. Je crois que nous n’avons pas besoin de cela pour réussir ; et qu’en conséquence, nous ne devons pas poser l’action révolutionnaire comme moyen de réforme sociale, parce que ce prétendu moyen serait tout simplement un appel à la force, à l’arbitraire, bref, une contradiction. Je me pose ainsi le problème : faire rentrer dans la société, par une combinaison économique, les richesses qui sont sorties de la société par une autre combinaison économique. En autres termes, tourner en Économie politique, la théorie de la propriété, contre la propriété, de manière à engendrer ce que vous autres socialistes allemands appelez communauté, et que je me bornerai, pour le moment, à appeler liberté, égalité. Or, je crois savoir le moyen de résoudre, à court délai, ce problème : je préfère donc faire brûler la propriété à petit feu, plutôt que de lui donner une nouvelle force, en faisant une Saint-Barthélemy des propriétaires.
また、お手紙の中の「アクション」という言葉についても、少しコメントさせていただきます。もしかしたら、今の時代、一撃、かつての革命と呼ばれた「衝撃」がなければ、改革はできないという意見もあるかもしれません。この意見は、私自身も長い間共有してきたもので、理解し、弁解し、喜んで議論したいと思っていましたが、最近の研究で完全に考えを改めたことを告白します。私は、成功するためには、もはやこれを必要としないと考えています。したがって、社会改革の手段として革命的行動を提起してはなりません。なぜなら、このようないわゆる手段は、単に力に訴え、恣意性に訴え、つまり、矛盾を引き起こすからです。私はこの問題を、ある経済的な組み合わせによって社会から出て行った富を、別の経済的な組み合わせによって社会に戻す、という形で提起しています。言い換えれば、財産に対する財産の理論を政治経済学に変えて、ドイツの社会主義者が共同体と呼ぶものを生み出すようにすることです。私はこの問題を短期的に解決する方法を知っている。つまり、所有者に聖バーソロミューの日を作って新たな力を与えるのではなく、財産をゆっくりと燃やしていくことを好む。
www.DeepL.com/Translator(無料版)で翻訳しました。
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私はまた、あなたの手紙のなかの「行動の時には」というくだりについて、いくつかの見解
を述べておかねばなりません。いかなる改革も、実力行使なしには、すなわち、かつては革命
と呼ばれていたが、せいぜいのところ動乱でしかないものの助けなしには、実際には不可能だ
という考えを、たぶんあなたはまだ持っておられるようです。私自身この考えを長いあいだ持
ち続けてきたわけですから、この考えを理解していますし、喜んで議論するつもりですが、私
はごく最近の研究によってこの見解を完全に放棄したことを告白しておきます。それはわれわ
れが成功するために必要なものではないと思います。つまり、革命的行動を社会改革の手段と
見なしてはならないのです。なぜなら、この手段なるものはたんに力や専制への呼びかけ、要
するに矛盾にすぎないからです。だから私は問題をつぎのように立てましょう。すなわち「あ
る経済組織によって社会から取り上げられた富を、別の経済組織によって社会に返還すること」
です。いいかえれば、われわれは経済学において、あなたがたドイツの社会主義者が共産主義
と呼んでいるもの──私はさしあたりそれを自由とか平等とかと呼ぶだけにしておきますが─
─を作り出すことを通じて、所有の理論を所有に対抗させねばならないのです。ところで、私
はこの問題を近いうちに解決する方法を知ることができると思っています。つまり、私は、所
有者にたいして聖バルテルミーの虐殺を行って所有に新しい力を与えるよりもむしろ、所有を
とろ火で焼き上げることを選ぶものです。
(プルードン「マルクスへの手紙」一八四六年五月一七日)
『プルードン・セレクション』訳 阪上孝 & 河野健二
https://itunes.apple.com/jp/book/purudon-serekushon/id1038315012?mt=11
https://www.amazon.co.jp/dp/B014II5ZOU
une révolution, et qui n’est tout bonnement qu’une secousse.
革命というのは、単に衝撃を与えることです。
Manifesto (1848), he argues that communism will be the realization of free associations. The fissures between Marx and Proudhon began appearing around 1846, after Proudhon rejected a proposal from Marx to combine their efforts. In a letter to Marx, Proudhon wrote: I have also some observations to make on this phrase of your letter: at the moment of action. Perhaps you still retain the opinion that no reform is at present possible without a coup de main, without what was formerly called a revolution and is really nothing but a shock. That opinion, which I understand, which I excuse, and would willingly discuss, having myself shared it for a long time, my most recent studies have made me abandon completely. I believe we have no need of it in order to succeed; and that consequently we should not put forward revolutionary action as a means of social reform, because that pretended means would simply be an appeal to force, to arbitrariness, in brief, a contradiction. I myself put the problem in this way: to bring about the return to society, by an economic combination, of the wealth which was withdrawn from society by another economic combination. In other words, through Political Economy to turn the theory of Property against Property in such a way as to engender what you German socialists call community and what I will limit myself for the moment to calling liberty or equality. But I believe that I know the means of solving this problem with only a short delay; I would therefore prefer to burn Property by a slow fire, rather than give it new strength by making a St Bartholomew’s night of the proprietors.11
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