Le cas de Proudhon est délicat : tout en reconnaissant son admiration pour son ami Courbet, on lui a souvent prêté des positions très sectaires en matière d’art – sur lesquels reviennent des critiques contemporains [1]. Du principe de l’art et de sa destination sociale devait être à l’origine une brochure d’exposition à propos d’un tableau de Courbet (« Les Curés » - 1863), et l’ouvrage a pris ensuite la forme d’un traité [2], devenant son principal livre entièrement consacré à l’art. Proudhon y expose qu’il n’est finalement d’art que social. Il propose en outre de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l’œuvre d’art ne devienne jamais une manifestation d’autorité, une entrave à la libre créativité de l’homme. Pour Proudhon, l’étude de l’art et celle de la morale sont inséparables, car l’art ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation. Son but est de réconcilier le juste et l’utile, l’art et la morale – ce qui l’amène à rejeter catégoriquement l’art pour l’art. Il conclut son essai par cette mise en garde adressée aux artistes :
[1] Voir en particulier Dominique BERTHET, Proudhon et l’art, 2001 et la communication de Robert Damien, « Proudhon et la philosophie de l’art », dans Proudhon, anarchisme, art et société…, 2001
[2] Proudhon veut « démontrer ce en quoi Courbet et ses œuvres contribuent à la transformation de l’art et, au-delà, à la transformation du monde, en subvertissant les codes, en changeant les registres, en niant les règles, en passant outre la bienséance et en faisant "vrai" » (Dominique BERTHET, ouv. cité, p. 74).
[3] Pierre-Joseph PROUDHON, Du principe de l’art et de sa destination sociale, 1865, p. 373.
[1]特にDominique BERTHET、Proudhon and art、2001、Proudhon、Anarchism、Art and Society ...、2001年のRobert Damien、 "Proudhonと芸術の哲学"のコミュニケーションを参照してください。
Les deux écrivains sont aussi des penseurs esthéticiens, l’un plus philosophe, l’autre plus journaliste et romancier. Il ne m’appartient ici de développer cette dimension[53]. Retenons que chacun des peintres a un temps éprouvé un grand besoin d’accompagnement intellectuel, et ce en référence à une personnalité littéraire de premier plan. On dit que le livre posthume de Proudhon « Du principe de l’art et de sa destination sociale » est le fruit des échanges entre Courbet et le philosophe. Très certainement Zola, en écrivant la Confession de Claude, puis Mes hainesexpriment des pensées esthétiques nées de ses discussions avec Cezanne. Courbet peindra comme un témoignage posthume le tableau « Proudhon et ses enfants. Cezanne met Zola en scène dans son rôle de « mentor » avec le tableau « Alexis faisant la lecture à Zola ».
Mais dans l’un et l’autre cas la prudence s’impose : Courbet ne peut en aucun cas être considéré comme le peintre de Proudhon, car alors il ne serait qu’un illustrateur de la question sociale. Et Cezanne se réjouira d’avoir échappé à Zola, car il imagine tout le mal que la littérature peut occasionner lorsque le peintre se soumet à un écrivain.
Voila donc deux peintres opiniâtres, enracinés dans la tradition, sollicités par des écrivains et critiques.
[53] Cf le texte de James Rubin dans le présent ouvrage.
En 1863, le dernier tableau de Courbet, Le Retour de la conférence, est exclu du Salon. L’œuvre met en scène un groupe de prêtres titubant, sous les effets de l'alcool, le long d'un chemin de campagne. Pressé par Courbet, son ami Proudhon accepte de rédiger une défense de ce tableau qui fait scandale. Mais ce qui ne devait être qu'une brochure de quelques pages devient bientôt un vaste traité du rôle social de l'artiste, publié, à la mort du philosophe, en 1865, sous le titre Du principe de l'art et de sa destination sociale. L'ouvrage serait sans doute passé inaperçu si une jeune plume de la critique ne l'avait étrillé sans ménagement, en réaffirmant l'autonomie absolue de l'artiste : ainsi démarre l'ascension irrésistible d'Émile Zola... Ce sont les textes de cette controverse passionnante qui se trouvent, pour la première fois réunis, dans ce volume. Christophe Salaün a été l'appareil critique de ce texte (notes et postface)
1863年、クールベの最後の絵画、The Return of the Conferenceはサロンから除外されました。 この作品は、田舎のレーンに沿ってアルコールの影響を受けて驚くべき司祭のグループを描いています。 クールベットに押されて、彼の友人プルードホンはこの絵画の守備陣を書くことに同意する。 しかし、いくつかのページのパンフレットだけですぐに、哲学者の死に出版された、アーティストの社会的役割に関する広大な論文が、1865年に、タイトルの下でアートとその目的地の原則社会的。 若い批判のペンが無意識のうちにそれを荒らさずに、アーティストの絶対的自主性を再確認しなければ、この本は間違いなく気づかれなかっただろう。こうしてEmile Zolaの魅力的な上昇を始める。 この魅力的な論争のテキストは、この巻で初めて集められたものです。 ChristopheSalaünはこのテキストの重要な装置であった(注釈と後の言葉)
En 1863, Gustave Courbet, exclu du Salon pour son tableau Le Retour de la conférence, presse son ami le théoricien socialiste Pierre-Joseph Proudhon d’en rédiger la défense.Ce qui ne devait être qu’une brochure de quelques pages devient bientôt un vaste traité du rôle social de l’artiste : Du principe de l’art et de sa destination sociale. L’ouvrage, paru en 1865, peu après la mort de son auteur, serait sans doute passé inaperçu si une jeune plume de la critiquene l’avait étrillé sans ménagement, en réaffirmant l’autonomie absolue de l’artiste : ainsi démarre l’irrésistible ascension d’Émile Zola...Ce sont les textes de cette controverse passionnante qui se trouvent pour la première fois réunis dans ce volume par Christophe Salaün.
1863年、Gustave Courbetは彼の絵画「The Return of the Conference」のためにサロンから除外され、彼の友人に社会主義の理論家Pierre-Joseph Proudhonに防衛を書くように依頼した。数ページのパンフレットはすぐに 芸術家の社会的役割に関する広大な論文:芸術の原理とその社会的目的から。 1865年に出版されたこの本は、若い羽ばたき批評家の評論家が無意識のうちにそれを破壊し、アーティストの絶対的自主性を再確認したなら、間違いなく気づかなかっただろう。 ÉmileZolaの魅力的な登場...これらはChristopheSalaünによるこの巻で初め
1- Fernand Desnoyers, Salon des refusés. La peinture en 1863, A. Dutil,
1863. (Desnoyers est un défenseur de la cause réaliste.)
2- Ibid.
3- Ibid.
4- Ibid
5- Cette euvre a malheureusement connu un sort définitif. Il en existe
quelques études et reproductions sous formes de gravures ou de copies, mais
l'original a été détruit
6-Ibid
Fernand Desnoyers, Salon des refusés. La peinture en 1863, A. Dutil,
Courbet entretient une correspondance fournie avec Proudhon. Eté 1863, Courbet envoie à Proudhon une longue lettre pour lui préciser sa vision de l’art. Petra Chu précise que, bien que le philosophe se soit moqué de ces lettres, « il semble les avoir lues attentivement : certains aphorismes de Courbet furent transcrits tels quels dans l’essai de Proudhon-ainsi la phrase :
Le passé ne peut servir que comme éducation
est citée mot pour mot dans « Du principe de l’art et de sa destination sociale ». «
Thomas Schlesser, historien d’art et coorganisateur du colloque a relevé dans la correspondance de Courbet 50 aphorismes rédigés à l’intention de Proudhon. Pour lui, la correspondance du peintre révèle un homme fin et intelligent. Certains de ses aphorisme sont fulgurants : « La vie s’écoule et les crétins restent » (lettre du 18 juin 1875 à Etienne Baudry). Mais ces phrases abruptes peuvent détonner avec la peinture de Courbet qui « n’est pas une sentence, plutôt une énigme ».
Malgré cette humeur, une grande conversation s'engagea entre le
polémiste et le peintre, tous deux liseurs et érudits. Soudain, Proudhon
avisant un carton, où était représenté l'incendie de la bibliothèque
d'Alexandrie par Omar, s'écrie :
— Vous ne savez donc pas que c'est une légende !
Chenavard en est tout décontenancé. Puis, la conversation s'en-
gageant sur le mariage, il se venge du philosophe en l'accusant
d'avoir aussi sacrifié à l'erreur en se mariant, alors que ses théories
sont la négation du mariage; Courbet le soutint avec vivacité, Champ-
fleury le combat et conclut, quoique célibataire encore et pour long-
temps : « Pour moi, ils sont dans le faux... Un célibataire est peu
intéressant. Il est certain que, dans les arts et les lettres, il a trop
d'occasions pour ne pas devenir vieux et corrompu ».
La discussion, pour un peu se fut envenimée. Heureusement, on
y coupa court, et Proudhon. enchanté de sa visite, prit congé du peintre
en lui faisant ce compliment :
— Vos peintures m'ont intéressé ; au moins, je ne suis pas tra-
cassé par la couleur.
Or, c'étaient des grisai lies sur cartons! Les rires de ses compa-
gnons effarèrent, de nouveau, les graves gardiens du Louvre. Le plai-
sir de Proudhon s'explique : « il a trouvé, dit Champfleurv. de la
peinture historique et philosophique, qui lui permettait de discuter
avec un homme appuyé sur le système de M. Auguste Comte. » Sa
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préoccupation de faire rentrer l'esthétique dans la sociologie est
constante, et il n'y a nul doute qu'il proposa Chenavard en exemple,
à cet égard, à Courbet.
448 Du projet d'exposition perpétuelle à la Théorie de la propriété 449 Lettre à M . Clerc (4 mars 1863). ... Les élections du 31 mai- 1" juin 1863 et leurs résultats 451-454 Lé tableau de, Courbet : Le retour de la Conférence et Du Principe de l' Art 455-456 VI. ... dangereux 457 Lettres à Darimon du 25 octobre et à Buzon du 27 octobre 1863459 La brochure : Les, Traités de 1815 ont-ils cessé d'exister?
Or, la réputation de Courbet dépendait, sa vie durant, de connaisseurs ou d' amateurs, mais non de la foule. Ses tableaux ... 3), point de départ pour Proudhon, fut refusé non seulement par le jury officiel, mais aussi par le salon des refusés, en 1863. Que veut donc ... Dans un catalogue d'exposition, on lit par exemple : «.
elle aura bien lieu, à Saintes même, au début de l'année 1863. Preuve que Courbet, au milieu des tentations, ne perd jamais la tête et n'oublie pas l'impératif proud- honien du travail comme ... Realism and Social Vision in Courbet S Proudhon, Princeton University Press, 1 980. ... Voir Simon Kelly, « Thé Victory of Modem Art . Landscape Painting m Mid-Century France », catalogue d'exposition Renoir ...
Modern Theories of Art 2: From Impressionism to Kandinsky
In this letter he briefly listed some of the issues on which the impressionists diverged from the art of the Salon. ... Pierre-Joseph Proudhon wrote a whole book, Du principe de l'art et de sa destination sociale, published posthumously in 1863, to refute the theory of “art for art's sake” that could do without significant subject matter.
3. Albert Cassagne, La Théorie de l’art pour l’art en France (Geneva, 1979; original edition: Paris, 1906), p. 92.
ギュスターヴ・クールベの場合も象徴的だ。泥酔した聖職者たちを描いて教会を鋭く批判した 《法話の帰り道》 は,1863年,サロンばかりでなく「落選展」にさえ拒否された過激な作品として,伝説のように語り継がれてきた。この作品についてクールベはサロンと「落選展」,二度拒否されたことになる。しかし1849年サロンで二等メダルを獲得したクールベは,1863年サロンでは実は「無審査」の資格(規約: 第2章第5条)で絵画二点,彫刻一点を出品していたのであった。《法話の帰り道》の「落選展」拒否というエピソードは,あくまでも一つの「作品」に関わるものである。1863年の Salon des refusés は一人一人のアーティストに関わる「落選“者”展」ではなく,個々の「作品」に関する展覧会であった。
Du principe de l'art et de sa destination sociale (Nouvelle édition) / par P.-J. Proudhon | Gallica
Le cas de Proudhon est délicat : tout en reconnaissant son admiration pour son ami Courbet, on lui a souvent prêté des positions très sectaires en matière d’art – sur lesquels reviennent des critiques contemporains [1]. Du principe de l’art et de sa destination sociale devait être à l’origine une brochure d’exposition à propos d’un tableau de Courbet (« Les Curés » - 1863), et l’ouvrage a pris ensuite la forme d’un traité [2], devenant son principal livre entièrement consacré à l’art. Proudhon y expose qu’il n’est finalement d’art que social. Il propose en outre de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l’œuvre d’art ne devienne jamais une manifestation d’autorité, une entrave à la libre créativité de l’homme. Pour Proudhon, l’étude de l’art et celle de la morale sont inséparables, car l’art ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation. Son but est de réconcilier le juste et l’utile, l’art et la morale – ce qui l’amène à rejeter catégoriquement l’art pour l’art. Il conclut son essai par cette mise en garde adressée aux artistes :
[1] Voir en particulier Dominique BERTHET, Proudhon et l’art, 2001 et la communication de Robert Damien, « Proudhon et la philosophie de l’art », dans Proudhon, anarchisme, art et société…, 2001
[2] Proudhon veut « démontrer ce en quoi Courbet et ses œuvres contribuent à la transformation de l’art et, au-delà, à la transformation du monde, en subvertissant les codes, en changeant les registres, en niant les règles, en passant outre la bienséance et en faisant "vrai" » (Dominique BERTHET, ouv. cité, p. 74).
[3] Pierre-Joseph PROUDHON, Du principe de l’art et de sa destination sociale, 1865, p. 373.
[1]特にDominique BERTHET、Proudhon and art、2001、Proudhon、Anarchism、Art and Society ...、2001年のRobert Damien、 "Proudhonと芸術の哲学"のコミュニケーションを参照してください。
1860 : Rencontre avec Jules Castagnary, critique d'art qui soutiendra Courbet jusqu'à sa mort.
1862 : Courbet réalise Le pêcheur de chavots, sculpture qu'il offre à la ville d'Ornans pour orner la fontaine de la place des Iles-Basses (actuelle place Courbet). Le peintre séjourne près de Saintes chez son ami Etienne Baudry. Il y peint notamment Le retour de Conférence (œuvre disparue), refusé au Salon l'année suivante.
1865 : Suite au décès du philosophe Proudhon le 19 janvier, Courbet peint son portrait en 36 jours pour pouvoir le présenter au Salon. A l'automne, il séjourne à Trouville où il fréquente la haute société mais aussi le peintre américain James Whistler et sa compagne Joanna Hiffernan dont il réalise plusieurs portraits.
↑[PDF] Hervé Touboul, Proudhon dans la correspondance de Courbet. La machine et le cœur, conférence du — musée d'Orsay.
Noël Barbe et Hervé Touboul (dir.), Courbet-Proudhon. L'art et le peuple, Saline Royale d'Arc-et-Senans, 4 juin au 6 septembre 2010, Besançon, Éd. du Sekoya, 2010.
Collectif, Controverse sur Courbet et l'utilité sociale de l'art, textes de P.-J. Proudhon et d'Émile Zola, notes et postface par Ch. Salaün, Paris, Éd. des Mille et une nuits, 2011. (ISBN9782755505917).
Les Curés en goguette. Avec six dessins de Gustave Courbet. Exposition de Gand de 1868. Bruxelles, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1868. In-8 (249 x 160 mm) de 32 pp. et 6 planches en feuilles, couverture verte imprimée, non rogné: sous chemise et étui moderne. Première édition de cette brochure anticléricale vendue à l'occasion de l'exposition de Gand, en 1868, où figuraient des tableaux de Gustave Courbet. L'illustration comprend 6 planches satiriques de Courbet fustigeant le goût du clergé pour la table et la boisson. Dans les années 1860, Gustave Courbet, grand pourfendeur des moeurs du Second Empire, s'attaque également au clergé. Le Retour de la conférence, tableau représentant des curés ivres, est refusé pour immoralité au Salon de 1863; il n'est pas plus accepté au Salon des Refusés! Cinq ans plus tard, le peintre publie ce spirituel pamphlet anticlérical illustré de six dessins qui sont une extension et des variations du tableau de 1863. Quelques rousseurs, petites fentes au dos. Sous le titre Des curés chez Bacchus, Satire anticléricale et opposition politique chez Gustave Courbet, Bertrand Tillier a publié un article consacré à la plaquette satirique dans la revue Romantisme en 2013
La tradition veut que le sujet du Retour de la conférence ait été inspiré au peintre par Pierre-Joseph Proudhon, que Courbet connaissait au moins depuis 1847. Il manque cependant un document qui fasse état de cette hypothèse. C’est plutôt le philosophe qui s’avère influencé par le peintre. Le 9 août 1863, Proudhon écrit : « Je suis accroché en ce moment par un travail sur l’art […]. C’est à propos du dernier tableau de Courbet, les curés, exclu de l’Exposition. »
Courbet séjourne en Saintonge en 18621863. En dépit de ce déplacement, on se trouve bien, dans le tableau comme dans la présente aquarelle, devant un paysage franc-comtois marqué par les raides falaises de calcaire qui caractérisent la région natale de Courbet et de Proudhon. Le centre de la composition est formé par un groupe de curés enivrés, dont le plus gros est monté sur un âne, ce qui représente, de plus, un persiflage de l’entrée de Christ à Jérusalem ; derrière ce groupe se tiennent trois autres prêtres, eux aussi en état d’ébriété. De part et d’autre, des villageoises et des paysans, dont l’un se tord de rire. Or, le tableau en question n’existe plus. Prévu pour être exposé au Salon de 1863, il fut refusé pour avoir insulté l’Église catholique ; il ne fut même pas accepté au Salon des refusés, institution créée cette même année à l’initiative de l’empereur. Courbet en fit pourtant la propagande et le fit graver ; un exemplaire de la gravure est conservé au département des Estampes de la BnF. Il existe aussi deux esquisses peintes, une au musée de Bâle et l’autre dans une collection particulière, ainsi qu’un dessin, au musée Courbet d’Ornans, réalisé d’après le tableau par une main inconnue. En outre, Courbet produisit après coup toute une série de Curés en goguette, gravée sur bois de bout et publiée à Bruxelles en 1868 (rééditée en 1884). Quant au tableau lui-même, après avoir été vendu fin 1881 à l’hôtel Drouot puis accueilli dans la galerie Georges Petit, il passa, vers la fin du siècle, dans les mains d’un catholique scandalisé qui l’acquit pour l’anéantir aussitôt. On en a pourtant gardé la photographie. Pour déterminer le rôle du présent dessin dans ce contexte, il faut d’abord souligner qu’il est signé « Courbet » et daté de « Juin 1862 », et cela bien dans la couche
Or, la réputation de Courbet dépendait, sa vie durant, de connaisseurs ou d' amateurs, mais non de la foule. Ses tableaux ... Son tableau des Curés enivrés ou Retour de la conférence (fig. 3), point de départ pour Proudhon, fut refusé non seulement par le jury officiel, mais aussi par le salon des refusés, en 1863. Que veut donc dire ... sur Proudhon. Dans un catalogue d'exposition, on lit par exemple : «.
Le cas de Proudhon est délicat : tout en reconnaissant son admiration pour son ami Courbet, on lui a souvent prêté des positions très sectaires en matière d’art – sur lesquels reviennent des critiques contemporains [1]. Du principe de l’art et de sa destination sociale devait être à l’origine une brochure d’exposition à propos d’un tableau de Courbet (« Les Curés » - 1863), et l’ouvrage a pris ensuite la forme d’un traité [2], devenant son principal livre entièrement consacré à l’art. Proudhon y expose qu’il n’est finalement d’art que social. Il propose en outre de mettre les artistes hors du gouvernement, afin que l’œuvre d’art ne devienne jamais une manifestation d’autorité, une entrave à la libre créativité de l’homme. Pour Proudhon, l’étude de l’art et celle de la morale sont inséparables, car l’art ne peut se contenter de refléter les choses mais doit aider à leur transformation. Son but est de réconcilier le juste et l’utile, l’art et la morale – ce qui l’amène à rejeter catégoriquement l’art pour l’art. Il conclut son essai par cette mise en garde adressée aux artistes :
[1] Voir en particulier Dominique BERTHET, Proudhon et l’art, 2001 et la communication de Robert Damien, « Proudhon et la philosophie de l’art », dans Proudhon, anarchisme, art et société…, 2001
[2] Proudhon veut « démontrer ce en quoi Courbet et ses œuvres contribuent à la transformation de l’art et, au-delà, à la transformation du monde, en subvertissant les codes, en changeant les registres, en niant les règles, en passant outre la bienséance et en faisant "vrai" » (Dominique BERTHET, ouv. cité, p. 74).
[3] Pierre-Joseph PROUDHON, Du principe de l’art et de sa destination sociale, 1865, p. 373.
[1]特にDominique BERTHET、Proudhon and art、2001、Proudhon、Anarchism、Art and Society ...、2001年のRobert Damien、 "Proudhonと芸術の哲学"のコミュニケーションを参照してください。
ÉmileZola、 "Proudhon et Courbet"、私の文学的および芸術的憎悪 - Causeries、Paris / Geneva、Resources、1979、p。19から40。この記事は1865年にThe Public Hate of Lyonに掲載されました。この件については、ゾラの論争がプルードンの死後の書籍が出版された直後に現れたと指摘しているプルードン、アナーキスト、アート、そして社会におけるクラウス・ハーディング、「プルードン、クールベット、ゾラ:奇妙な議論」を参照してください。
プルードン夫人の肖像 Portrait de Madame Euphrasie Proudhon 1865 油彩・カンヴァス 73x59cm 仏・パリ、オルセー美術館 Musee d'Orsay, Paris 参考サイト:http://www.ne.jp/asahi/art.barbizon/y.ide/3MYEXH4.HTM 以下引用。 「モデルはクールベの故郷の先輩で同年没した哲学者のP.J.プルードンの妻ウーフラジー。 クールベはこの肖像画において、モデルを悲運の哲学者に連れ添い疲れ果てた未亡人、また子供に次々と先立たれてしまう不幸な母親とは現実的に描かずに、美しい襞の帽子を被らせて微笑ませ、彼女に精一杯の同情心を見せている。」
死の床でのプルードン Proudhon sur son lit de mort 1868年 21×21cm リトグラフ クールベ美術館蔵 解説: 「このデッサンは消失してしまった。クールベが1868年にカルジャの写真から制作したリトグラフが残っているだけである。カルジャの写真は『ラ・リュ』という政治色の強い新聞に掲載されていた筈だが、発禁になってしまった。偉大なる哲学者でクールベの友人、1809年2月にブザンソンで生まれ、「所有は盗みである」という有名な格言を残したプルードンは、1865年1月20日に世を去った。クールベは彼の死んだ日に、「我々を襲った救いのない不幸に打ちひしがれた私は、私の親友であり、19世紀を代表する人物の肖像画を描きたい・・・」と書いている。彼はこの哲学者の単身像と二人の娘と一緒にいる肖像画を制作している。クールベは「彼はこの時代の賢者であり、そして天才の名にふさわしい人物である」とも書いている。(TN )」2001年、クールベ展図録より (このリトグラフは、2001〜2年のクールベ展で日本で展示されたが、2005年のクールベ展には来ていない。)